Choisir d’être : quand Sartre rencontre le slow living

Choisir d’être : quand Sartre rencontre le slow living

Ou comment exister devient un acte de résistance poétique

Il y a cette idée qui m’habite depuis longtemps.
Que le slow living, tel que je le vis, n’est pas une affaire de rythme…
Mais une affaire d’existence.

Non pas être lent, mais être là.
Non pas fuir le monde, mais l’habiter autrement.

Et un jour, en relisant Sartre, j’ai compris pourquoi cela résonnait si fort.

[Note]
Ce texte fait partie d’une réflexion plus large que je développe dans mon futur livre et future formation "Slow Living Existentiel".
Un pont entre philosophie, poésie et quête de sens, pour retrouver notre place dans le monde autrement.
Merci de marcher avec moi sur ce chemin…


Exister, c’est choisir

Jean-Paul Sartre écrivait :
“L’homme est condamné à être libre.”
(L’existentialisme est un humanisme)

Cela peut sembler paradoxal. Et pourtant…
Ce qu’il veut dire, c’est que nous ne pouvons pas échapper à notre liberté. Même ne rien faire est un choix. Même obéir est une forme d’engagement. Même se résigner est un acte volontaire.

Sartre nous rappelle que l’existence précède l’essence : nous ne sommes pas définis à l’avance.
C’est par nos actes, nos choix, nos manières d’habiter le monde, que nous devenons ce que nous sommes.

Et si, justement, le slow living était l’un de ces choix d’existence ?
Un acte d’être, choisi consciemment, malgré les pressions, malgré la vitesse, malgré l’absurde parfois.

Choisir de ralentir quand tout pousse à courir.
Choisir de ressentir quand tout invite à s’anesthésier.
Choisir de créer du sens quand tout semble vide.
C’est une forme de révolte douce. Un existentialisme incarné.

Le quotidien comme territoire de liberté

Sartre ne parle pas de confort, ni de bonheur figé. Il parle de lucidité.
De ce moment où l’on comprend qu’on peut toujours choisir sa manière de réagir, de vivre, de se tenir dans le monde.

Et c’est exactement là que le slow living peut devenir une posture existentielle.

Pas besoin de changer toute sa vie pour cela.
Pas besoin de partir vivre dans une forêt, ni d’avoir des journées vides pour “être slow”.
Il suffit parfois de se réapproprier un geste.

Préparer un thé avec conscience.
Éteindre son téléphone une heure.
Regarder les feuilles danser sans penser à rien.
Écrire une phrase avec lenteur.
Dire non à une injonction.

Ce sont de petits actes de souveraineté intérieure.
Des micro-révolutions qui disent : “Je suis là, et j’existe selon mes termes.”

L’angoisse et la présence

Sartre ne cache pas que cette liberté fait peur.
Elle nous confronte à nous-mêmes, à notre responsabilité, à notre vide parfois.

“L’angoisse, c’est la conscience de notre liberté.” – Sartre

Le slow living ne nous en protège pas. Il ne promet pas une vie plus douce en surface.
Mais il offre un espace pour accueillir cette angoisse sans s’effondrer.

Quand on ralentit, ce n’est pas pour fuir l’angoisse,
c’est pour l’écouter.
Pour lui faire une place au bord du feu.
Et entendre, derrière le vide, une voix plus profonde : celle du vivant.

Une responsabilité douce

Ce que j’aime profondément dans la pensée existentialiste, c’est cette idée que nos actes engagent aussi les autres.
Chaque choix que nous faisons dessine une image de l’humain.

Et je crois qu’être slow dans un monde pressé, c’est aussi offrir une autre possibilité.
Une autre cadence. Un autre rapport à soi, au monde, aux autres.

Vivre en slow, c’est devenir un refuge.
Parfois, être le seul endroit calme dans une journée agitée.
C’est rayonner autrement.
Pas en s’échappant, mais en étant là — pleinement.

Vers un slow living engagé

Tu n’as pas besoin d’être lent.e.
Tu n’as pas besoin d’être parfait.e, ni aligné.e, ni toujours inspiré.e.
Tu as juste besoin de vivre avec présence.

Le slow living existentiel, c’est ça :
Une manière d’exister avec âme,
De s’accueillir dans le chaos,
De marcher avec lucidité et tendresse
Sur le fil de notre liberté.

Et peut-être, au creux de cette marche,
trouver un peu de paix —
Pas la paix qui efface,
Mais celle qui reconnaît et relie.


Pour aller plus loin dans la réflexion…

Quelques ouvrages qui nourrissent ma vision du slow living existentiel :

  • Jean-Paul Sartre – L’existentialisme est un humanisme
    Un texte clair et accessible pour comprendre les fondements de la liberté selon Sartre.
  • Albert Camus – Le Mythe de Sisyphe
    Une méditation lumineuse sur l’absurde, la révolte et la manière de créer du sens.
  • Pierre Rabhi – Vers la sobriété heureuse
    Une autre forme de choix existentiel : celle du lien à la terre, à la simplicité, à l’essentiel.
  • Christiane Singer – Du bon usage des crises
    Un livre qui parle à l’âme, qui explore la vie intérieure et les passages douloureux avec grâce et profondeur.

Vicky,

rêveuse libre, qui vit lentement, pense librement et aime pleinement.

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