
Et un jour, on s’en fout.
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Pas par désinvolture. Pas par abandon.
Mais par amour. Par amour pour soi. S’aimer assez pour choisir de ne plus porter ce qui ne nous appartient pas ou plus.
On ne cherche plus à convaincre ceux qui ne veulent pas entendre.
On ne justifie plus nos silences, nos fatigues, nos élans.
On ne se bat plus contre les vagues, on apprend à les laisser passer.
C’est peut-être ça, la sagesse ordinaire.
Cette mue intérieure qu’on ne fête pas, mais qui change tout.
Un jour, on s’en fout… et c’est un soulagement.
Comme si l’âme se délestait d’un manteau trop lourd, hérité des hivers anciens.
Nietzsche parlait de l’éternel retour : cette idée que tout revient, que tout se répète.
Mais il disait aussi que l’homme libre est celui qui a appris à danser au bord de l’abîme.
Alors peut-être qu’un jour, on s’en fout parce qu’on a compris que rien ne dure.
Et que c’est là, dans cette impermanence, que réside une forme de paix.
S’en foutre, ce n’est pas être indifférent.
C’est choisir ce qui mérite encore notre feu.
Ce qui mérite notre souffle, notre écoute, notre précieuse énergie.
C’est arrêter de s’excuser d’être soi.
C’est cultiver une tendresse active pour ce que nous sommes devenus,
malgré les griffes du monde.
Et puis un matin, on choisit le silence.
Pas celui des conflits froids, ni celui qui fait mal. Non.
Un silence plein, ample, qui ne demande rien, et qui contient tout.
On se lève un peu plus tôt, sans réveiller personne.
Les pas sont feutrés, la maison dort encore.
Il y a cette brume dehors, cette lumière d’entre-deux, et l’eau qu’on fait chauffer.
C’est un de ces matins où on ne veut rien prouver. Rien faire avancer. Rien réussir.
Juste être là, doucement.
C’est dans ces moments-là que l’on comprend ce que Simone Weil appelait « l’attention pure » —
cet état de présence absolue, sans tension, sans attente.
Une forme de prière laïque. Une disponibilité intérieure.
Le monde extérieur continue son vacarme : les injonctions, les attentes, les délais, les comparaisons.
Mais ce matin-là, on ne s’y connecte pas.
Non par rejet, mais parce qu’on a trouvé une autre fréquence.
Et sur cette fréquence-là,
le cœur bat moins vite.
Les pensées sont plus claires.
Et l’on commence à comprendre, comme Épictète, que ce qu’on ne maîtrise pas n’a pas à nous posséder.
On s’en fout, oui — mais avec une tendresse immense.
On laisse glisser les choses qui n’étaient pas à nous.
On ne court plus après la reconnaissance,
ni après ce qu’on croyait être la réussite.
Camus écrivait que le vrai miracle, c’est que la vie soit là, malgré l’absurde.
Alors on s’en fout, parce qu’on a choisi d’aimer sans pourquoi.
De vivre sans justification.
De ralentir, sans s’excuser.
Et dans ce moment de solitude choisi,
on se retrouve enfin.
Pas comme on l’aurait rêvé. Pas parfait. Pas guéri.
Mais debout.
Et infiniment vivant.
Et toi…
Quand est-ce que tu as cessé de te battre contre toi-même ?
Quand est-ce que tu as décidé que tu n’avais plus besoin de plaire à tout le monde,
ni d’expliquer tes silences,
ni de courir après des choses qui ne t’ont jamais vraiment nourri ?
Peut-être que ce jour n’est pas encore arrivé.
Peut-être qu’il approche, à petits pas.
Peut-être qu’il est déjà là, en sourdine,
dans ces moments où tu t’éloignes du bruit,
où tu te retires un peu du monde pour mieux t’y revenir.
Il ne s’agit pas de tout lâcher.
Il s’agit de choisir ce que tu veux encore porter.
Alors je t’invite à créer ces instants de solitude choisie,
ces bulles de lenteur où ton âme peut respirer.
À cesser de te suradapter,
à t’écouter comme on écoute un feu qui crépite dans la nuit.
Sans jugement. Avec amour.
Et si un jour tu t’entends dire,
dans un soupir de paix :
“Et puis tu sais quoi… je m’en fous.”
Alors peut-être que tu es simplement en train de revenir à toi.
Et un jour, on s’en fout.
Parce qu’on comprend que tous les combats ne valent pas la peine d’être menés.
Qu’il nous faut choisir ceux que nous porterons.
Parce qu’on réalise que tout ne dépend pas de nous.
Parce qu’on a le droit de souffler,
le droit de ne pas tout maîtriser,
le droit de ne pas tout contrôler.
On s’en fout…
parce qu’on comprend que vivre est plus important.
Et enfin, on s’en fout
parce qu’on est vivant,
et que demain,
le soleil se lèvera encore.
Rituel slow — L’instant où l’on lâche
À pratiquer un matin ou un soir où tu ressens le besoin de t’alléger.
-
Prépare ton espace.
Allume une bougie douce (comme Murmure Sacré ou Refuge Boisé).
Éteins les écrans. Garde avec toi une feuille blanche et un stylo. -
Inspire profondément.
Laisse l’air t’envahir. Garde-le quelques secondes… puis souffle comme si tu libérais tout ce que tu ne veux plus porter. -
Écris sans filtre.
Sur la feuille :
Ce que je décide de ne plus porter aujourd’hui…
Laisse venir. Mots, émotions, poids invisibles. Laisse-les se déposer. -
Plie le papier.
Et pose-le sous ta bougie. Dis doucement (ou pense très fort) :
« Je m’allège. Je m’autorise à vivre. » -
Reste en silence.
Quelques minutes. Les mains posées sur ton cœur ou sur la table.
Juste être là. Comme une présence offerte à toi-même. -
Lorsque tu es prêt, souffle la bougie.
Garde le papier, ou brûle-le plus tard si le moment vient.
Ce n’est pas une injonction à oublier, juste un acte de choix : tu avances plus léger.ère.
Avec toute ma bienveillance ✨️