Hypersensibilité, blessures, neuroatypie ? Comprendre ce qui se joue en soi, avec douceur

Hypersensibilité, blessures, neuroatypie ? Comprendre ce qui se joue en soi, avec douceur

Hypersensible ou cabossé·e ? Et si on apprenait à faire la différence… avec tendresse.

Il y a des mots que l’on accueille comme des révélations.

“Hypersensible” en est un.

Pour beaucoup d’entre nous, il a mis un peu de clarté sur ce qui, pendant longtemps, restait diffus : la fatigue invisible, les émotions fortes, le besoin de solitude, les pleurs inexpliqués.

Mais aujourd’hui, en l’entendant partout, je me suis demandé… Et si parfois, on se trompait de mot ? Et si on confondait l’hypersensibilité authentique avec les échos encore vivants de nos blessures non guéries ?

Je me suis posé la question. Pour moi aussi. Pour moi surtout. Ce que j’ai découvert, je te le partage ici. Pas comme une vérité absolue et universelle mais comme une petite bougie au bord du chemin. Celle qui m’éclaire moi, et qui — peut-être — réchauffera un instant le pas de quelqu’un d’autre au cœur de la brume.

L’hypersensibilité, ce n’est pas juste “être à fleur de peau”

Être hypersensible, ce n’est pas seulement pleurer facilement ou vite se vexer. C’est une manière d’habiter le monde :

  • Ressentir fort, sans forcément réagir fort.
  • Capter les ambiances, les non-dits, les tensions.
  • Avoir besoin de beauté, de calme, de vrai.
  • Être traversé·e par mille pensées en quelques minutes.
  • Avoir un monde intérieur riche, complexe, structuré.
  • Se sentir fatigué·e par les interactions trop longues ou trop superficielles.

L’hypersensibilité, c’est une densité, pas une instabilité.

 

Les blessures non guéries, elles, réagissent à notre place

On a toutes et tous été abîmé·es quelque part. Des rejets. Des humiliations. Des abandons.

Et quand ces blessures restent ouvertes, elles prennent le micro.

Elles nous font :

  • Interpréter un silence comme un rejet.
  • Se sentir visé·e par une phrase qui ne nous était pas destinée.
  • Avoir besoin d’être rassuré·e en permanence.
  • Réagir fort à ce qui nous touche encore.

Ce n’est pas de la sensibilité. C’est de la douleur non digérée.

Et c’est ok.
Ça ne fait pas de nous des “êtres faibles” ou "mauvais", ça fait de nous des humains en chemin.
Mais ça demande un regard honnête sur soi.

Pourquoi on confond les deux (et pourquoi c’est normal)

Parce que les deux sont émotionnels.

Parce qu’ils nous font pleurer, douter, nous replier.

Parce qu’on n’a pas toujours appris à faire la différence.

Surtout, parce que dire “je suis hypersensible” est plus doux à porter et peut-être plus avouable que “j’ai encore mal là où personne ne voit", "je porte encore en moi des blessures que je n’ai pas guéries".

Mais si on mélange tout, alors on se raconte des choses qui nous empêchent de guérir. Alors, on remet gentiment nos blessures sous le tapis, à l’abri.

Ce que le slow living existentiel m’a appris

Dans cette façon d’être au monde que j’explore — lente, consciente, incarnée — j’ai appris à me demander, quand une émotion surgit :

  • Est-ce mon âme qui parle, ou est-ce ma peur qui crie ?
  • Est-ce que je réagis à ce qui est là, ou à ce que j’ai déjà vécu ?
  • Suis-je en train de ressentir… ou de revivre ?

Et tu sais quoi ?

Ces réponses-là n’ont jamais besoin d’être brusques.
Elles viennent avec le temps. Avec la respiration. Avec l’accueil.

Ce que je veux te dire, surtout, c’est ça :

Tu peux être hypersensible, cabossé·e, ou les deux.

Mais ne laisse pas ta blessure parler à la place de ta vérité.

Apprends à l’écouter. À la rassurer. À la nommer.

Mais ne l’habille pas du mot “hypersensibilité” juste pour la rendre plus acceptable.

Car ta vraie sensibilité, elle est là.
Elle est assez forte pour traverser tout ce que tu portes.

Et quand l’hypersensibilité croise la neuroatypie…

Certaines personnes vivent avec une double particularité :

Une hypersensibilité fine et profonde… et un fonctionnement neuroatypique (TDA/H, TSA, multipotentiel… ou un peu tout ça à la fois).

Alors là, tout s’intensifie :

  • Les émotions surgissent fort, vite, sans filtre.
  • Les pensées s’enchaînent comme des éclairs : mille connexions, mille idées, mille doutes.
  • Le monde extérieur est bruyant, même quand tout est silencieux.
  • Le monde intérieur est foisonnant, parfois chaotique.
  • Le besoin de calme est vital… mais le calme est difficile à atteindre.

Ce n’est pas être “instable”. Ce n’est pas être “trop”. Ce n’est pas être "bizarre" ou "anormal.e".

C’est avoir un système nerveux hyper-connecté, qui capte tout — les regards, les tensions, les sons, les émotions — et qui peine à réguler cette avalanche constante.

Un système nerveux qui surchauffe… sans se reposer

Pour mieux comprendre, voici un comparatif entre deux fonctionnements :

Chez une personne neurotypique Chez une personne neuroatypique & hypersensible
Le système nerveux reconnaît naturellement les moments de repos Le système nerveux reste en état de veille, même dans le calme
Filtre ce qui est important et laisse passer le reste Capte tout sans hiérarchie, au point de saturation
Oscille souplement entre tension et relâchement Passe d’un extrême à l’autre sans prévenir

C’est comme vivre dans un monde sans bouton “pause”.

Mais comprendre cela, c’est déjà se donner la permission de faire autrement. Ce n’est pas une fragilité honteuse. C’est une configuration intérieure qui mérite de la douceur, de l’aménagement, du respect.

Et c’est là que le slow living existentiel devient une ressource précieuse : pas pour ralentir juste le corps, mais pour revenir à soi dans un monde qui va trop vite à l’intérieur.

Mais que dit le cerveau, lui ? Le point neurosciences 🤓

Les neurosciences confirment ce que nous ressentons intuitivement :

  • Chez les personnes hypersensibles, le cerveau capte plus de signaux (sons, lumières, émotions, tensions).
  • Leur système nerveux réagit plus finement — mais aussi plus intensément.
  • Des zones comme l’amygdale ou le cortex insulaire s’activent plus vite et plus fort.

Et quand cette hypersensibilité s’accompagne d’un fonctionnement neuroatypique (TDA/H, TSA, multipotentiel…) :

  • Le cerveau devient hyper-réactif, parfois désorganisé.
  • Il reçoit tout… sans toujours savoir trier.
  • Les émotions sont plus rapides, plus brutes, plus difficiles à réguler.
  • Le calme devient vital, mais reste difficile à atteindre.

Alors non, tu n’es pas « trop ».
Tu es juste né.e avec une antenne plus fine… et un système plus vibrant.
Et ça aussi, c’est de la science — pas seulement de la poésie.

Et si on ralentissait…

Juste un instant.

Pour s’accorder un peu de clarté intérieure.
Pas pour juger. Mais pour mieux se rencontrer.

Pour être actrice et acteur de notre guérison en acceptant qu’elle peut prendre du temps, en étant ok avec le fait que parfois, mettre un baume tout doux, c’est déjà bien et ça permet de continuer à avancer sur le chemin. 

Et si, ce soir, tu faisais une pause pour demander à ton cœur ce qui lui appartient vraiment ?

Outil du jour : Le Journal du Vrai

Objectif : Apprendre à distinguer ce qui relève de ta sensibilité authentique… et ce qui est l’écho d’une blessure.

Matériel : un carnet, une bougie, quelques minutes de calme.

Rituel :

  1. Allume ta bougie. Respire doucement, comme si tu soufflais sur les tensions.
  2. Choisis une émotion vécue récemment. Une contrariété, un chagrin, une réaction forte.
  3. Note ces trois phrases et complète-les sans filtre :
    • Ce que j’ai ressenti, c’est...
    • Ce que cette situation a réveillé en moi, c’est...
    • Ce que mon âme aimerait me dire, c’est...
  4. Ajoute cette question, en toute honnêteté :
    Est-ce que je ressens… ou est-ce que je revis ?
  5. Termine par une phrase douce, comme un baume :
    Aujourd’hui, je m’accueille avec tendresse, que ce soit mon cœur ou ma blessure qui ait parlé.

Vicky
Funambule entre l’ombre et la lumière

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