Je ne suis pas un chemin, je trace le mien

Je ne suis pas un chemin, je trace le mien

Tracer son propre chemin — l’art de devenir

Comment transformer les épreuves en force intérieure et devenir l’artisan de sa propre vie.

Il y a des routes toutes tracées.
Des lignes droites, bien balisées, que beaucoup empruntent parce qu’elles semblent sûres.
Et puis, il y a les sentiers incertains. Ceux que l’on devine à peine sous la brume. Ceux que personne n’a dessinés pour nous.

Je n’ai pas suivi le chemin. Je n’ai pas su le trouver, peut-être... alors, je l’ai tracé.

Longtemps, j’ai cru qu’il fallait ressembler.
Ressembler aux modèles, aux attentes, aux images toutes faites du bonheur et de la réussite, aux apparences et cervelles lisses, sans aspérités.
Moi, j’étais désolée d’être celle que j’étais, celle qui ne rentrait pas dans le moule, celle qui ne répondait pas aux attentes, celle qui était toujours un peu décalée, un peu bancale, un peu différente...
Mais la vie, patiemment, m’a alors enseigné autre chose.
Elle m’a appris le vertige de l’incertitude, l’inconfort du doute, l’aridité de l’absence et parfois même la solitude invisible.

Je portais mes blessures comme des poids, croyant qu’elles m’entravaient.
Mais aujourd’hui, je vois qu’elles étaient des outils. Des ébauchoirs silencieux qui sculptaient peu à peu la personne que je devenais.

Ces douleurs, je les ai d’abord redoutées, glissées sous le tapis, puis, avec le temps, j’ai compris qu’elles n’étaient pas là pour me briser.
Elles étaient là pour me façonner.
Pour ouvrir des espaces intérieurs où germeraient plus tard la sensibilité, la bienveillance et cette attention particulière à la vulnérabilité de l’autre.

Car comment pourrais-je aujourd’hui accueillir la fragilité si je n’avais moi-même connu ses contours ?
C’est parce que j’ai connu la peur du rejet que je tends la main avec douceur à celles et ceux qui vacillent.
C’est parce que j’ai ressenti la solitude que j’ai appris à écouter les silences.

Chaque pierre sur notre route peut devenir un appui.
Chaque nuit obscure éclaire, paradoxalement, notre capacité à chercher la lumière.
Nous portons en nous l’instinct de survie, cette étincelle qui fait que nous refusons d’abandonner même si des fois nous faisons une pause ou déposons les armes.
Ce que nous croyions être des obstacles deviennent souvent des seuils. Des seuils d’ouverture, d’humilité, d’apprentissage.

Il ne s’agit pas ici de glorifier la souffrance ni de prétendre en avoir le monopole, mais de lui reconnaître son étrange pouvoir : celui de nous façonner autrement.
Chaque existence porte sa part d’épreuves.
Ce n’est pas la souffrance qui nous définit, mais ce que nous en faisons.

Dans l’approche du Slow Living Existentiel, il y a cette idée simple et pourtant profonde :
NOUS SOMMES LES ARTISANS DE NOTRE DEVENIR.

Le monde propose, le destin parfois impose, mais c’est toujours nous qui, au creux de l’intime, décidons de la manière dont nous allons habiter ces événements.
Fuir. Subir. Ou transformer.
Personne ne viendra nous sauver. L’élan vient de nous.

Chaque douleur devient alors matière première.
Chaque chute devient enseignement.
Chaque détour devient source de sagesse.

Tracer son propre chemin, c’est cela.

C’est refuser les voies toutes faites pour préférer l’inconnu de sa propre trajectoire.
C’est transformer les épreuves en force intérieure.
C’est faire de chaque battement de cœur, même le plus cabossé, une étoile qui éclaire la suite.

Nous sommes des œuvres en construction.
Et peut-être que la vraie beauté réside justement là : dans ces chemins que nous osons dessiner, maladroitement, mais fidèlement.

Il n’y a pas de carte universelle.
Seulement des compas intérieurs.
La voie du détournement, la troisième voie, ni accepter, ni subir, ni se résigner mais CHOISIR. La voie du Slow Living Existentiel.
Refuser de suivre le chemin tout tracé, c’est accepter d’être l’auteur de sa propre histoire.
C’est parfois marcher à contre-courant.
C’est souvent douter.
C’est être seul.e à porter ses choix et parfois, je vous le dis, ce ne seront pas les bons choix, mais ce seront les nôtres, peut-être ceux qui nous semblaient les plus justes à ce moment-là.
Mais c’est toujours vivre avec cette profonde authenticité : celle de devenir soi.

Aujourd’hui, je ne regrette pas les pierres du passé.
Elles ont construit les marches sur lesquelles je me tiens debout, celles que j’ai gravies, parfois la peur au ventre, parfois la gorge nouée, parfois avec un sourire effronté.

Chaque jour, je continue à tracer.
À chercher l’ajustement juste entre le souffle du présent et les échos du passé.
Avec douceur. Avec lenteur.
En laissant la vie me façonner et en osant, moi aussi, façonner la vie, ma vie.

Parce qu’au fond, c’est peut-être cela, le vrai chemin : celui que l’on ose dessiner chaque jour, avec ses propres couleurs.

Là où je suis aujourd’hui, c’est le fruit de chaque instant passé.
Même ceux qui ont fait mal.
Et chaque jour, je continue.
Un pas après l’autre.
À tracer.
À bâtir.
À devenir.

Vicky, funambule entre l’ombre et la lumière.

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