Ne sois pas sage. Sois vivant.e

Ne sois pas sage. Sois vivant.e

Ne sois pas sage, sois vivant.e

On t’a dit d’être sage.

Sage comme une image. Sage comme un enfant bien élevé, comme une assiette finie sans se plaindre, comme une main levée à l’école sans trop d’assurance.

Tu as appris à ne pas déranger, à ne pas faire trop de bruit, à ne pas vouloir trop fort. Et puis un jour, sans trop savoir comment, tu t’es mis.e à disparaître. Doucement. Poliment. Sûrement.

Mais la vie, la vraie, celle qui pulse et qui déraille parfois, celle qui cogne et qui éclaire, celle qui éblouit ne demande pas qu’on soit sage. Elle demande qu’on soit vivant.e.


Être sage… ou être en veille ?

Il y a des silences qui apaisent. Il y a ceux qui pèsent. Et puis il y a ceux qui enferment. On confond souvent la paix avec l’oubli de soi. Être sage, pour beaucoup, c’est être prévisible. Contrôlé.e. Lisse. Modéré.e. Mais à trop vouloir être sage, on devient invisible. On s’oublie dans l’attente d’un regard extérieur qui viendrait, enfin, nous valider.

Et si cette sagesse n’était qu’une veille prolongée ? Un bouton pause déguisé en vertu?


Vivre, c’est sentir plus fort

Tu n’as pas à crier pour exister.

Mais tu as le droit de trembler, de frissonner, de brûler. Tu as le droit d’être en colère, d’être triste, insolemment heureux.se.

Vivre, c’est oser sentir plus fort. C’est te laisser traverser. Par la beauté, par l’angoisse, par l’envie, par l’amour.

Une existence vivante n’est pas forcément parfaite. Elle est bancale, parfois bruyante, quelque fois sombre, souvent inclassable. Mais elle est là, pleine, présente, habitée.


Le slow living comme insoumission

Refuser de se précipiter, c’est déjà une révolte. Dans un monde qui glorifie la vitesse, le rendement et la maîtrise, ralentir est un acte politique. Te mettre à l’écoute de ce qui palpite en toi, refuser les rôles automatiques, les "je vais bien" mécaniques, Prendre le temps de respirer vraiment. Tout ça, ce n’est pas de la "mollesse" : c’est du courage. Refuser devient un acte citoyen, humain.

Le slow living existentiel, dans sa forme la plus vraie, ce n’est pas du confort feutré. C’est une insoumission douce. C’est l’acte radical de choisir la profondeur au lieu de la performance.

Et pendant ce temps-là… la société veut des moutons

Le monde, tel qu’il est construit, ne veut pas de vivant.e.s. Il veut des dociles. Des bien rangé.e.s. Des qui ne remettent pas en question. Qui d’ailleurs, ne se posent même pas de questions.

Alors on leur vend la "sérénité" en flacon, des applications pour respirer à leur place, des coachings pour apprendre à "gérer" (ou devrai-je dire "brider") leurs émotions, comme on gère un budget ou un planning.

On leur dit qu’il faut se maîtriser. Ne pas trop penser. Ne pas trop sentir. Surtout, ne pas trop déranger.

"La colère met à mal votre chakra du plexus solaire. Enfouissez-la. Chassez-la. Ne cherchez pas à la regarder en face, à la comprendre. Demandez à ceux qui savent mieux que vous de la faire disparaître."

Et pendant qu’ils s’apaisent à coups de consommations spirituelles ou de méditations marketées, on les endort.

Il faut se maîtriser, ne rien remettre en question et surtout, surtout, les laisser faire, les laisser nous mettre à genoux. Poliment. Économiquement. Socialement. Humainement.

Ils veulent des moutons qui consomment en silence, pas des êtres de chair et de feu. Mais toi, tu n’es pas né.e pour suivre le troupeau. Tu es né.e pour briser les clôtures.


Ne sois pas sage. Sois vivant.e.

Ne te plie pas pour rentrer dans le cadre. Ce cadre qui n’est même pas le tien. Ne t’éteins pas pour rassurer ceux qui brillent à peine. Ne te cache pas pour être docile et cesse de fermer les yeux en espérant ainsi être en sécurité. Sois cette braise qu’on ne voit pas toujours, mais qui réchauffe ce qui compte, celle qui allume des brasiers.

Dis ce que tu ressens, même si c’est flou, même si c’est fou. Fais un pas vers ce qui t’appelle, même si tu trembles. Souviens-toi d’un instant où tu t’es senti.e vivant.e — vraiment — et redonne-lui de l’espace dans ta journée.

Tu n’es pas né.e pour obéir. Tu es né.e pour vibrer.

Alors non…
Ne sois pas sage.
Sois vivant.e.

Vicky – Funambule entre l’ombre et la lumière

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