Lughnasadh / Lammas - L'heure de la recolte

Lughnasadh / Lammas - L'heure de la recolte

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Le temps de la moisson intérieure

Il est une saison où l’abondance se mêle à la nostalgie, où l’or des champs annonce déjà le retrait de la lumière.
C’est Lughnasadh, sabbat du cœur de l’été.
Une fête de la Terre, des vivants, de ce qui fut semé — et de ce qui ne poussera plus.

🌾 La première moisson

Autour du 1er août, quand le soleil décline imperceptiblement et que les fruits gonflent sous leur propre poids, les anciens célébraient le temps de la moisson. C’est à cette période que l’on récoltait le blé, que l’on remerciait la Terre pour ses dons, mais aussi que l'on reconnaissait l’impermanence des choses.

Car toute moisson porte en elle une perte :
le fruit cueilli quitte la branche, la graine meurt pour donner vie, la lumière faiblit pour nourrir l’ombre.
Lughnasadh, c’est ce moment fragile entre plénitude et détachement, entre gratitude et deuil, entre ce que l’on garde et ce que l’on laisse partir.

 

📜 Petite note de tradition

Le nom Lughnasadh vient des anciennes terres celtes. Il rend hommage au dieu Lugh et célèbre la moisson dans une dimension profondément païenne, cyclique, sacrée.

Dans le monde anglo-saxon, on parle aussi de Lammas ("loaf-mass", la messe du pain), une fête plus tardive, chrétienne, centrée sur la bénédiction du premier pain.

Deux visages d’un même moment : celui où l’on remercie la Terre…
et où l’on accepte doucement que le Roi Chêne commence à s’effacer,
laissant place au Roi Houx et à son royaume d’ombre, de lenteur et de transformation.
"Je rends grâce au Roi Chêne pour sa lumière,
et j’ouvre doucement la porte au Roi Houx et à sa sagesse."

🍞 Un temps pour remercier, un temps pour renoncer

Ce sabbat nous enseigne la sagesse du paysan :
savoir accueillir les fruits, mais aussi accepter que certaines graines n’ont pas pris.
Certaines idées, certains liens, certaines intentions n’ont pas germé comme prévu — et ce n’est ni une faute, ni un échec. C’est juste le langage de la Terre.
Elle dit parfois « pas maintenant ». Parfois « pas ici ». Et souvent « laisse partir pour mieux revenir ».

🌻 La moisson intérieure

Lughnasadh n’est pas qu’un rituel de terre.
C’est aussi une invitation à nous pencher sur nos propres sillons :

  • Qu’avons-nous semĂ© ces derniers mois ?
  • Quelles rĂ©coltes se prĂ©sentent aujourd’hui — visibles ou invisibles ?
  • Qu’est-ce que nous devons reconnaĂ®tre, honorer, remercier ?
  • Et qu’est-ce qui, malgrĂ© l’espoir, n’a pas pris ?

Il ne s’agit pas de faire le bilan avec dureté, mais avec tendresse.
Même les saisons de jachère ont leur raison d’être.
MĂŞme le vide a sa place dans le cycle du vivant.

🔥 Un petit rituel, tout simple

Cueille un moment de silence.
Prends une feuille. Divise-la en deux colonnes.

  • Dans la première, note ce que tu choisis de rĂ©colter : ce qui a mĂ»ri en toi, ce que tu reconnais comme juste ou prĂ©cieux.
  • Dans la seconde, note ce que tu choisis de laisser derrière : les attentes vaines, les Ă©nergies dispersĂ©es, les graines qui n’ont pas levĂ©.

Puis, si tu le souhaites, brûle la seconde colonne avec douceur, dans un petit récipient ignifugé.
Et plante la première — symboliquement ou réellement — dans la terre.
Ce geste ne demande ni témoin ni grand apparat. Il suffit qu’il soit sincère.

✨ Mantra pour Lughnasadh

"Je récolte ce qui a mûri.
Je bénis ce qui ne viendra pas.
Et j’avance, plus léger·ère, dans le rythme sacré des saisons."

🍂 Une parole à murmurer autour du feu

Lughnasadh est un seuil.
Un seuil entre la pleine lumière et l’ombre naissante.
Entre la création et le dépouillement.
C’est un moment d’équilibre fragile, mais fécond.
Il nous rappelle que la vie est un cycle — et que tout ce que nous laissons partir fertilise en silence ce qui viendra demain.

Vicky, funambule entre l'ombre et la lumière

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